L'aube fleurie

L'aube fleurie

Le Saint dôme de la girafe

Atelier de Ghislaine n°195

 

Il fallait écrire un texte comportant ces 8  mots :

Envoyer lendemain limite supposer plaire commencer suite autre

 

ou ces 8 autres :

 

Présent parler dire voir attention sérieux course arrivée

 

ou écrire un texte comportant au moins 5 mots commençant par G

 

ou ressenti sur l'image ci-dessous.

 

J'ai choisi de traiter les 4 sujets en un.

 

 

 La colère est très mauvaise conseillère et souvent gage de complications. Certes, on la dit salutaire, quand le trop-plein de rage nous promet l’implosion. Mais mieux vaut pourtant l’exprimer en solitaire, en l’écriture de nos ressentis profonds, sans retenue amère de regrets en ganglions.

Car la meilleure des choses à faire n’est vraiment pas autre explosion.

 

  L’irritation qui mène à la colère commence souvent par une vexation : une parole amère, un manque d’attention, un agaçant mystère, une supposée mauvaise intention, une attitude à la limite de la bienséance ou du bon goût, un manque de respect, de sérieux, de sincérité, une trahison… les raisons sont multiples, et les rancœurs proportionnelles. Il est certes préférable que celles-ci soient nommées, pour ne pas qu’elles nous rongent de l’intérieur et nous grignotent jusqu’à l’âme. Mais attention tout de même à la portée de nos paroles. Une fusée envoyée ira jusqu’à son but, et les débris qui retomberont au hasard seront plus blessants encore que le premier dommage. Au retour sur soi, le choc sera brutal, car il blessera notre âme, un instant détournée malgré elle de sa voie pacifique. Les gains seront nuls des deux côtés, et les lendemains très douloureux, pour l’un comme pour l’autre belligérant.

 

   Quand quelqu’un nous agresse frontalement, ne tombons pas dans le piège de la réponse venimeuse immédiate. La colère n’est ni un jeu ni une course, car à l’arrivée, personne n’est gagnant. Sans pour autant fermer les yeux et encore moins chercher à plaire, dans ces cas-là, mieux vaut comprendre ce que nous veut le grincheux en le laissant parler, afin d’éviter, autant que faire se peut, le gaspillage d’énergie et le grabuge qui s’ensuit. La gabegie des émotions est toujours une gigantesque catastrophe.

 

  Il faut voir où le bât blesse en écoutant patiemment ce qu’à à nous dire l’agresseur verbal. Ne pas s’énerver en tous sens comme un gamin gigoteur. Rester bien attentif à ce qu’il exprime, même s’il le fait en se gargarisant de notre déconfiture ou en gesticulant comme un forcené qui cherche à se libérer de sa gangue. Être présent à sa douleur. Oui, je dis bien, être présent à sa douleur, avec calme et bienveillance. Car un être en colère est un être qui souffre. Souvent, depuis son enfance, il ne s’est jamais senti réellement écouté, peut-être même a-t-il été blessé. L’agressif en colère met souvent au présent sa souffrance passée, qu’à un instant T il éprouve le besoin compulsif d’exprimer.

 

  Si toutefois ses mots ne s’accompagnent pas de gestes violents, auquel cas la fuite est conseillée, mieux vaut rester silencieux, le temps qu’il crache son venin. Puis, quand il a terminé, lui exposer calmement son point de vue. Si ce qu’il nous reproche est véridique, lui présenter de sincères excuses. Sinon, affirmer, sûr de soi, que l’on n’a rien à voir avec ce qu’il nous reproche, encore moins avec sa douleur chronique. Puis, et toujours avec gentillesse et compassion, car c’est très important, lui renvoyer ces mots acides qui ne nous sont pas destinés, en réalité, et qui donc ne nous appartiennent tout simplement pas.

   Quand on a réussi à faire cela, on peut être fier de soi, et la suite des événements risque même de nous surprendre.

 

  Parallèlement, et contre toute attente, on vient de gravir une nouvelle marche vers la liberté. En effet, pleinement libre est celui qui a réussi à dépasser son ego tout en s’affirmant dans son intégrité. Nul n’est plus puissant que l’homme maître de sa colère.

 

  Quitter le syndrome de la peur pour le saint dôme de la girafe.

Comme la girafe au long cou vit paisiblement sa vie dans les grandes hauteurs, près des branches aux feuilles tendres et des oiseaux chanteurs, insouciante des batailles qui se livrent au ras du sol, prendre refuge dans les enseignements d’amour du ciel qui nous guide à chaque instant, et toute vaine émotion de colère et de haine ne nous atteindra plus.

 

MPV

 

 

 

 



10/09/2022
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