L'aube fleurie

L'aube fleurie

Le livre inachevé

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À chaque instant on écrit

Le livre de sa vie.

Parfois les mots restent accrochés

Aux doutes, aux peurs, aux regrets.

Alors l’histoire reste en suspens,

Avec nos cœurs battant,

Au hasard, sans entrain,

Avec nos cœurs battant pour rien,

Sans espoir et sans but,

Submergés par cette soif d’absolu

Que rien ne peut combler,

Sinon la liberté d’aimer

Hors des sentiers battus,

Au soleil aveuglant des nues,

Qui brûle et fait fondre tout vivant

Avant même de l’avoir réchauffé un instant.

 

Pour un mot échappé d’une bouche assoiffée

D’eau de tendresse, d’amour, d’amitié…

Parfois la page reste accrochée

Au rebord de l’espoir dépité,

Elle ne veut pas tourner,

Elle colle à l’innommé.

Alors il faut dormir un peu

Pour rêver un peu mieux,

Rendre vie à l’impossible

Sur cette mystérieuse page invisible

Où s’inscrivent à l’encre sympathique,

À l’effet apaisant et magique

Ces mots dont le cœur consolé

Par l’espoir retrouvé,

Expriment en secret le désir.

Fermer les yeux et puis dormir…

 

Jusqu’à ce qu’une muse amie,

De l’autre monde surgie,

Vienne s’asseoir un matin

Sur la soie du vélin,

D’un sourire attendri,

Réveille notre esprit

Et nous offre ces doux mots qui bercent,

Ceux qui transcendent la détresse,

Ces mots vainqueurs

Des ombres et des mirages,

Des ténébreux nuages,

Qui donnent vie aux rimes-fées

De douceur, de grâce, de beauté,

Au souffle parfumé

Des rêves sublimés.

 

De nouveau on peut tourner la page

De ce livre sans âge

Qu’est le livre de vie

De chaque âme qui s’écrit

À chaque instant, de chacun de ces mots

Libres, amoureux ou dévots,

Que l’on dit en passant,

Que l’on dit en rêvant,

Que l’on récite ou balbutie,

Que l’on chuchote ou crie.

 

Les mots sont vivants,

Les mots sont criants

De vérité ou de folie.

Ils traînent au fond des peines,

Surnagent au fond des puits

S’élèvent jusqu’aux nuages,

Sur les ailes du courage.

Ils sont blessés, parfois,

Quand, planant au-dessus des bois,

Ils s’écorchent le visage,

Dans les sombres branchages,

Etranges et inquiétants,

Qui tendent leurs bras vers le néant.

 

Mais ils retombent toujours

Près des cœurs en amour,

Qui attendent leur retour de voyage,

Pour pouvoir tourner la page

De ce livre de vie inachevé

Arrêté à la porte de l’été.

 

MPV

 

 

 

 

 

 

 

 



19/07/2018
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