L'aube fleurie

L'aube fleurie

La prison de la haine

La haine accumulée depuis l’enfance témoigne d’un sentiment d’impuissance devant l’injustice et les violences subies. Cette haine s’auto alimente à chaque nouvel assaut extérieur. Pour peu que la victime ait été véritablement martyrisée sur une longue période, il arrive qu’elle considère un acte inoffensif comme une attaque. Sans réfléchir, elle réagit alors instantanément par la violence, comme mue par un instinct d’auto-défense. 


Avez-vous déjà entendu parler de ces chiens d’attaque que l’on oblige à combattre, après les avoir affamés pour les rendre plus agressifs ? Leur rage écumante est proportionnelle à la souffrance de la faim ressentie dans leur corps. Et l’adversaire qui leur fait face devient le déversoir de leur agressivité. Chaque nouveau duel entretient et augmente leur combativité. Jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que cela : des combattants de plus en plus violents.


La haine des hommes est à cette image. Elle provient habituellement d’une souffrance, et le plus souvent, d’une souffrance vécue dans l’enfance. Le plus tragique, dans l’histoire, c’est que la jeune victime  n’est jamais autorisée à nommer cette souffrance, à l’extérioriser, sous peine de recevoir des coups ou des humiliations supplémentaires. Or, on sait qu’une douleur non exprimée se prolonge et s’intensifie tout au long de la vie…


Toutefois, il survient toujours, à un moment ou à un autre de l’existence, une occasion de pouvoir enfin formuler cette souffrance, vécue dans le corps et surtout, dans l’âme. On peut rencontrer une personne capable d’écouter sans juger ni condamner, qu’il s’agisse d’un professionnel ou simplement d’un(e) ami(e) sincère, d'une personne de confiance. On peut également développer un art, à travers lequel on va pouvoir exprimer ses émotions…

 

Il existe différentes manières d’assouvir le besoin, parfois inconscient, de dire sa souffrance. L’important est de pouvoir exprimer celle-ci, et avant cela, de la reconnaître et de la nommer. La nier ne fait qu’enfoncer plus encore la victime dans les affres de la douleur physique et morale, et la condamner à la prison de la haine.

 

M

 

 

 



08/06/2012
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