La justice / Justice
La justice est le bastion sacré de toute société organisée qui veut continuer à se construire dans le temps et à se projeter dans l'avenir. C'est ce qui différencie l'être humain de l'animal.
Si l'on considère l'amour comme cet élan vital qui pousse un individu vers un autre individu, sans autre but que le rapprochement de l'autre, alors l'animal est capable d'amour. D'ailleurs, point n'est besoin de le prouver, il suffit de voir des mères lionnes, biches, mouettes ou chimpanzés à l'œuvre avec leurs petits, pour en être convaincu.
La créativité elle-même n'est-elle pas le domaine réservé de l'homme, puisqu'en donnant la vie, l'animal crée, lui aussi, et puisque pour survivre, il lui est nécessaire, à lui aussi, d'inventer et de parfaire ?
Quant à la générosité, serait-elle l'apanage de seuls esprits pensants ? Il est permis d'en douter, quand on observe la manière dont les animaux préservent instinctivement les membres de leur tribu.
Le respect lui-même n'est peut-être pas étranger à l'animal, qui, même pour se nourrir, ne s'attaque qu'aux individus d'espèces particulières, préservant ainsi (respectant donc) la chaîne alimentaire.
Il ne peut être mis en doute, bien sûr, que la liberté est le propre de l'animal, en tout cas, lorsque celle-ci n'est pas mise à mal par la main de l'homme. L'animal ne demande pas la permission de vivre, il vit ! Il ne se pose pas de question métaphysique sur la réalité de son être ni sur son devenir, il vit l'instant présent, sans contrainte ni tabou. N'est-ce pas là la plus belle définition de la liberté ?
Avec la sagesse, qui est appréhension raisonnée et raisonnable des épreuves du présent, enrichies de celles du passé et sereinement soucieuses de celles de l'avenir, la justice est la vertu réservée à l'être humain, seul doué d'une conscience qui raisonne, qui analyse et qui agit pour que l'expérience du passé puisse enrichir le présent, le fortifier et permettre la construction éclairée de l'avenir.
S'il ne s'agissait que de construire une société, l'animal serait capable de le faire et certaines espèces le font d'ailleurs, leurs sociétés se nommant tribus.
Mais il s'agit de construire une société qui perdure dans le temps et qui évolue positivement dans l'espace, une société qui se dilate sans craindre, à terme, l'explosion ou l'implosion, une société qui construit l'avenir sur les bases de son histoire.
Et seule la justice est garante de cette continuité. Sans justice, pas de loi, donc pas de lien social qui garantit le « tenir ensemble pour demain. »
Or, aujourd'hui, il apparaît, de plus en plus souvent, que toutes les valeurs qui présidaient à l'élaboration consciente de la seule véritable justice, celle qui est garante de la cohésion sociale, soient tout simplement inversées. Il me semble que pour revenir à ces saines valeurs républicaines et démocratiques qui ont fondé la Déclaration Universelle des Droits de l'homme, il faille considérer la transgression de la loi, pour un adulte, comme on la considère pour un enfant.
Lorsqu'un enfant fait volontairement du mal à un autre enfant, si, comme nous avons souvent tendance à le faire, nous nous focalisons d'abord sur l'agresseur, tant la violence de son geste nous a bouleversé ou dépassé, et délaissons ainsi, pour un instant plus ou moins long, la victime, celle-ci se retrouve seule avec sa douleur physique et morale, subissant ainsi un préjudice supplémentaire. Ce qui n'est pas acceptable d'un point de vue humain, car si la douleur de la victime n'est pas exprimée, lors du traumatisme, elle peut avoir des conséquences dramatiques pour sa vie future. Il convient de s'occuper d'abord de l'enfant traumatisé, puis s'intéresser ensuite à son agresseur, en lui rappelant calmement mais fermement, les règles qui sous-tendent toute vie en société.
Il en va de même, me semble-t-il, dans le monde adulte. Quand un homme ou un groupe d'hommes, a violenté une personne, nous avons parfois tendance, que nous soyons journaliste, personnalité politique ou simple citoyen, à nous intéresser d'abord à l'agresseur. Nous cherchons à comprendre la violence de son geste, tentons d'en trouver l'origine. Peut-être a-t-il eu une enfance malheureuse, parfois même lui trouvons-nous des excuses. Peut-être en a-t-il, mais il n'est pas de notre ressort d'en juger, c'est de celui de la justice. Car pendant que nous nous interrogeons, discutons, palabrons, polémiquons, la victime reste seule avec sa souffrance, à se demander si un jour quelqu'un voudra bien s'y intéresser.
Ce constat est malheureusement évident aujourd'hui, en tout cas dans notre pays, et c'est une situation qui ne peut générer qu'une très grande frustration, dans la mesure ou la justice n'apparaît plus, aux yeux des citoyens, comme une institution garante du respect de la loi et surtout de l'intégrité physique et morale de chaque individu.
Il me semble nécessaire et urgent de rappeler ces valeurs universelles indispensables à toute société qui se veut pérenne, des valeurs qui ne doivent plus rester enfermées dans les registres de lois mais descendre dans l'arène publique, si l'on veut que la justice conserve son vrai rôle de cohésion sociale.
Martine
Justice is the sacred bastion of organized society that wants to continue to build in time and to project into the future . This is what distinguishes human beings from animals .
If we consider love as a life force that motivates an individual to another individual , no other aim than the approximation of the other, then the animal is capable of love. Moreover , there is no need to prove it , just to see mothers lions , deer, seagulls or chimpanzees to work with their young, to be convinced.
Creativity itself is it not the preserve of men, since giving birth , the animal creates , too , and since to survive, it is necessary, too, of invent and perfect ?
As for the generosity , it would be the prerogative of only thinking minds ? It is doubtful , when we observe how animals instinctively preserve the members of their tribe.
Compliance itself is perhaps not unrelated to the animal, which , even for food, only attacks individuals of particular species , thus preserving ( thus respecting ) the food chain .
It can not be doubted , of course , that freedom is the essence of the animal , in any case where it is not undermined by the hand of man. The animal did not ask permission to live , he lives! He did not question the metaphysical reality of his being or on his future, he saw the present moment , without constraint or taboo . Is not this the best definition of freedom ?
With wisdom , which is reasoned and reasonable apprehension of this test , enriched from the past and those serenely conscious of the future , justice is the virtue reserved for humans alone possessed of a consciousness that reasons , Analyzing and acting on that past experience can enrich the present, strengthen and enable the construction of the enlightened future .
If that were to build a society, the animal would be able to do and some species do indeed , their societies were naming tribes .
But it is to build a society that persists in time and evolving positively in space , a company that expands without fear , ultimately , an explosion or implosion , a company that builds the future on bases its history.
And justice is the only guarantor of continuity . Without justice , no law , so no social bond that guarantees the "hold together for tomorrow. "
But today, it appears more and more often, that all values invested in developing the only truly conscious of righteousness, which is guarantor of social cohesion , are simply reversed. It seems to me to return to these healthy republican and democratic values that founded the Universal Declaration of Human Rights , it need be considered a transgression of the law for an adult, as we consider for a child.
When a child is voluntarily hurt another child, if, as we often tend to do so , we focus first on the perpetrator, as her violent act has upset or exceeded, and relinquish and For a moment or longer , the victim , it is left alone with his physical and emotional pain , suffering and further injury . What is not acceptable from a human point of view , because if the pain of the victim is not expressed during the trauma , it can have dramatic consequences for his future life . It should deal first with the traumatized child , and then look at his assailant , reminding him calmly but firmly , the rules that underpin all life in society .
It is the same, I think he, in the adult world . When a man or a group of men had assaulted a person , we sometimes , we are journalist , politician or ordinary citizen , to our attention first to the abuser . We seek to understand the violence of his gestures, trying to find its origin . Perhaps he had an unhappy childhood , sometimes we find him an apology . Perhaps there , but it is not our responsibility to judge , is that of justice . For while we question , discuss , deliberate polémiquons , the victim is left alone with his pain , wondering if one day someone may wish to get involved.
This statement is sadly evident today , at least in our country , and it is a situation that can generate a great frustration to the extent that justice no longer appears in the eyes of citizens, an institution that guarantees respect for the law and especially the physical and moral integrity of each individual.
It seems necessary and urgent to recall these universal values essential to any company that wants perennial values that should no longer remain locked in the records of law but to descend into the public arena , if we want justice retains its true role of social cohesion .
Martine
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