La fée des nuages
La fée des nuages
N’a pas d’âge.
En des temps éternels,
Elle fait battre ses ailes
Entre les dunes du ciel,
Sur un rai de soleil,
Le cristal d’un arc-en-ciel,
Sous un rayon de lune
Ou un vent de fortune.
Elle n’a pas de maison,
N’a nul autre horizon
Que l’onde de ses chansons,
N’a nul autre raison
Que celle d’aimer
Les âmes abandonnées
À leurs songes éplorés
Ou leurs pleurs étouffés.
Elle attrape au passage
Les rêves des hommes sages.
D’un seul souffle de sa bouche,
Sans que sa main ne les touche,
Elle en fait des merveilles
Qui redescendent du ciel
En rosée de satin
Dans le petit matin,
Pour semer du bonheur
Dans les âmes et les cœurs.
Ainsi est son destin,
Parcourir les chemins
Semés de rêves en peine
Des cœurs en bohême,
Et pensées éperdues
De ceux qui n’en ont plus.
Elle a du mal parfois
À maîtriser son propre émoi,
Mais elle vole, vole et vole encore,
De l’aube jusqu’à l’aurore,
De l’aurore à la nuit,
Sans éclat et sans bruit,
En oubliant son propre cœur,
Qui bat plus loin, ailleurs,
En cet Eden de douceur,
D’amour et de bonheur,
Où un jour,
À son tour,
Elle sera enlacée
Par son rêve réalisé.
Quand ses amis les anges
Lui envoient une mésange
Ou une plume abandonnée
Sur une branche effeuillée,
Elle comprend qu’elle n’est pas seule
Et que le temps d’un clin d’œil,
Au clair de lune de l’au-delà,
Son beau rêve se réalisera.
MPV
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