L'âge mûr
A l'automne de la vie, ce que l'on a coutume de nommer l'âge mûr, on est censé acquérir la sagesse, garder du recul et de la mesure en toutes choses, ne plus s'attrister exagérément devant les douleurs de la vie et garder une certaine réserve devant les bonheurs. Car l'expérience nous a montré bien des fois que tout est impermanent, que la joie d'aujourd'hui peut être la tristesse de demain, et inversement.
Pourtant, dans la réalité, il en est tout autrement. A l'automne de la vie, nous rions toujours aux éclats, nous pleurons toujours au spectacle de la souffrance. Et c'est très bien ainsi, c'est la preuve que nous avons gardé notre âme d'enfant et donc notre sensibilité.
Un enfant n'intellectualise pas ce qu'il perçoit par tous ses sens. Il goûte puis il exprime. Quand un enfant rit, il rit aux éclats. Quand il pleure, il ne retient pas ses larmes. Parce qu'il est tout entier dans l'instant. L'âme d'enfant est la plus proche du divin. Un enfant non privé d'amour est enthousiaste. Il parvient à nous convaincre de courir avec lui quand nous avons envie de faire la sieste. Et voilà que tout à coup, nous reprenons vie ! Nous nous sentons pousser des ailes et prêts à dépasser nos capacités physiques.
A l'âge mûr, si l'on a la chance d'être en bonne santé, on possède encore assez d'énergie pour puiser en la vie toutes les ressources qu'elle veut bien nous prodiguer, pour chanter, danser, rire, voyager, assez de douceur et d'amour pour embrasser, pour caresser, pour étreindre, assez de foi pour croire encore à tous les possibles. Et la cerise sur le gâteau : enrichi de l'expérience du passé, suffisamment de confiance pour ne pas craindre l'avenir.
M.
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