L'aube fleurie

Écrire pour respirer

La rose de l’ailleurs,

Celle qui ne fane pas

Dès les premier frimas ;

Qui se penche en avant

Sur le lac des doux rêves

Et qui offre son âme

Sur l’autel du Vivant.

Écrire pour s’abreuver

Du nectar du bonheur

Qui coule entre les mots

Aux pétales de soie.

Écrire pour oublier

Les épines acérées

Au cœur de l’indicible

Qui picotent sans trêve

Dans le jour qui s’achève.

Écrire pour sanctifier

La rosée de tendresse

Qui comme une caresse,

Vient apaiser le feu

De la fleur oubliée

Au jardin déserté,

Un été de fournaise.

Écrire pour inventer

De nouvelles couleurs,

De nouvelles odeurs,

De nouveaux sentiments,

Au sourire charmant,

Aux lueurs d’étoile,

À la pureté du cristal,

Au parfum éternel

De l’amour qui sommeille.

Écrire pour dessiner

De nouveaux horizons,

Sans raison, sans façon,

Pour la beauté du geste

Et le mystère qui naît.

Écrire pour planter

L’arbre des possibles

Au désert de l’abandon,

Et vider le poison

Des lianes qui l’enserrent.

Écrire pour semer

Les graines de l’invisible,

De l’innommable,

De l’inaudible,

De l’indescriptible,

Mais tout puissant Amour,

 Véritable,

Vivace,

Indéracinable,

Qui résiste aux saisons

De peur et de chagrin,

Aux voiles de l’illusion

Des joies sans lendemain.

Écrire pour peindre le printemps

Sur la toile figée de l’hiver.

Ecrire pour transcender

La fragile lumière

Qui peine à s’infiltrer

Dans les buissons noueux

Des ronces du regret.

Écrire pour caresser

D’un sourire de joie

La verte et tendre étole

D’une prairie d’amour

Baignant dans la lumière de l’aube,

Promesse de ciel joyeux,

Et de terre sacrée

De douceur vanillée,

De tendresse perlée

Au soleil éternel

D’un Eden retrouvé.

Ecrire pour picorer

Les pépites de couleur

Du timide arc-en-ciel

Qui perce les nuées.

Ecrire pour arrêter le temps,

Pour transcender l’instant,

D’un geste émotionné

Sur la feuille d’un cahier…

MPV