L'aube fleurie

L'aube fleurie

Eclipse de lune

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La muse, au clair de lune, avait perdu son autre, 

Pygmalion des abysses, où perçait dans le noir 

La lueur de fortune allumée pour les nôtres, 

Afin qu’ils ne périssent, au fond du désespoir. 

 

Prince des cœurs blessés, des sirènes rêveuses, 

Que le vent de l’oubli a poussé vers la mer, 

Un soir de songe laid, peuplé d’ombres moqueuses, 

Ou jeté dans le puits des angoissants mystères, 

 

A offert son sourire au regard d’une fée, 

Puis sa joue attendrie au timbre de sa voix. 

Et la muse soupire en strophes attristées, 

Depuis qu’il est parti, tout heureux, à son bras. 

 

Elle a perdu ses vers et pleure à l’encre noire 

L’eau de son désarroi. Elle vole, éperdue, 

Au-delà de la mer, où flotte sans la voir 

Son ami d’autrefois, au souffle disparu. 

 

Reviendra-t-il un jour, poussé par le bonheur 

Et par le souvenir des notes de l’esprit 

Qu’il offrait sans détour, comme un bouquet de fleurs, 

En un tendre sourire, à sa muse attendrie ? 

 

Cupidon est poète et aussi troubadour, 

Il se trompe parfois, en sa flèche anodine, 

Quand il fait de ses vers de minces fils d’amour 

Et de ces notes-là une chanson divine. 

 

Cupidon est farceur en arrêtant son œil 

Sur des âmes jumelles en des corps éloignés, 

Cupidon est moqueur quand entre deux écueils, 

Il pose un coin de ciel, avant de s’en aller. 

 

Cupidon est aussi ange du temps qui passe, 

Et des mots satinés sur un lit de velours. 

La muse l’a compris, alors, de guerre lasse, 

Aux astres s’en remet, pour éclairer ses jours, 

 

Pour que le souvenir des roses de l’espoir 

Continue de glisser en ses rimes fleuries, 

Pour que l’aimé sourire échappé du hasard, 

Puisse encore briller au bord de son esprit. 

 

MPV 

 

 

 

 

 

 



06/04/2013
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