Cri d'alarme
PROFESSEURS EN DANGER,
EDUCATION EN DANGER,
SOCIETE EN DANGER !
Comment pouvons-nous espérer voir un jour la fin de la guerre si nous laissons nos enfants souffrir et faire souffrir dans les cours de récréation ? Si nous les laissons être privés de cet espoir de liberté qu'incarnent les professeurs qui leur dispensent l'enseignement ?
Certains diront : « Ce n'est pas bien grave, les bagarres ont toujours éclaté dans les cours de récré, rappelez-vous le film « La guerre des boutons. » Que les bagarres aient toujours éclaté, certes, mais les tortures d'enfants envers d'autres enfants, non ; les petites railleries sans conséquences, oui, les injures et le harcèlement destructeur dans le désir délibéré de nuire et de faire souffrir, non. Le sentiment provisoire de solitude et d'abandon des petites victimes, je veux bien admettre qu'il ait existé de tous temps, mais non jusqu'à pousser ces victimes au suicide.
Quand allons-nous enfin nous réveiller ?
Nous assistons aujourd'hui à une situation inédite, où les enfants à peine entrés à la maternelle – à la maternelle ! – souffrent déjà de l'injustice, de l'inégalité sociale, du racisme, et ne peuvent même plus compter sur leurs professeurs ou leurs parents pour les aider à supporter cette situation, ni même trouver un espoir de jours meilleurs. Ils sont seuls et démunis. À 12, 10, 8, 5 ans, ils sont seuls et démunis ! Leurs professeurs aussi, leurs parents aussi, la société aussi !
Et quand une société n'est plus capable de protéger ses enfants – uniquement parce qu'elle a baissé les bras – elle se trouve sur la pente descendante de la décadence. On dira peut-être que c'est là une vision très pessimiste de l'avenir et je répondrai NON. Ce n'est qu'une constatation tristement réaliste des faits observés aujourd'hui. C'est un cri d'alarme mais c'est en même temps la certitude que nous pouvons encore agir pour inverser la tendance actuelle. Ayons simplement le désir et le courage de regarder les choses en face et d'agir. Donnons-nous les moyens de le faire, arrêtons une fois pour toutes de penser que la discipline est une atteinte à la liberté. C'est tout le contraire. La discipline exercée avec mesure, dignité et respect est tout, sauf une atteinte à la liberté.
La discipline, c'est ce qui permet de faire régner l'ordre et la justice, dans le respect des uns et des autres. Aucune société ne peut fonctionner durablement ni même ne peut survivre sans discipline. Une société sans règles ou qui renonce à faire respecter les règles est une société anarchique. Et l'anarchie s'oppose manifestement à l'harmonie. Aucun être humain ne peut vivre sereinement dans une société anarchique qui donne raison à un enfant de 5 ans, quand ce dernier répond à l'adulte qu'il ne veut pas obéir et qu'il n'obéira pas !
Il ne s'agit nullement de répression aveugle, de martyr ni même de brimades, il s'agit d'amour ! De cet amour responsable rassurant pour l'enfant, quand ce dernier voit dans les yeux de l'adulte que son bien-être a de l'importance pour lui.
Il ne s'agit que de remplir simplement son rôle d'adulte, qui est de protéger l'enfant, de l'éduquer dans le respect des autres et de lui-même, de lui inculquer la force, le courage, et de lui offrir les moyens de conquérir sa liberté. C'est le guider dans la vie, sans cette permissivité extrême qui lui donne le sentiment de sa toute puissance et la fausse certitude que tout lui est permis pour la satisfaction de ses propres désirs égoïstes et immédiats, ni cette surprotection maladive et néfaste qui l'angoisse et qui le freine dans son évolution et son élan. C'est le conduire avec confiance, calme et douceur, sur le chemin de lui-même, avec la certitude - ou en tout cas le désir profond - qu'il y soit heureux.
Un constat est fait partout dans les grandes villes et même les villes moyennes, - voire les villages !- : la délinquance augmente, notamment et surtout la délinquance juvénile. Croyez-moi, si nous ne faisons rien aujourd'hui, elle sera trois fois plus importante demain. Car – faut-il le rappeler – les enfants d'aujourd'hui sont les adultes de demain.
Encore une fois, il ne s'agit pas là du constat alarmiste de quelqu'un qui a peur ou qui aime à se faire peur, c'est le cri d'alarme d'une adulte responsable qui souhaite plus que tout pour nos enfants, petits-enfants demain, mais aussi pour nous tous aujourd'hui, une société où l'on puisse se promener en toute tranquillité dans les rues et confier nos enfants aux enseignants et aux éducateurs sans crainte qu'ils n'apprennent dans les cours, et même dans les classes, le contraire de la justice, de l'équité, du pacifisme.
Car il n'y a vraiment aucune raison pour que nous vivions malheureux, alors que nous avons les moyens de vivre heureux. Or, les irréparables souffrances de l'âge adulte découlent de l'enfance. TOUJOURS. Alors, quant à moi, je ne sais pas encore pour qui je vais voter aux prochaines élections présidentielles, mais je sais avec certitude pour qui je ne voterai pas : je ne voterai pas pour ceux et celles qui ne mettent pas l'éducation et l'enseignement au cœur de leurs préoccupations et n'en font pas leur première priorité.
Regarder à la télévision des images paradisiaques de lagons ensoleillés, tandis qu'au dehors la tempête gronde, n'a jamais eu le pouvoir de faire cesser le vent. On pourra me rétorquer : « « Sortir au milieu de la bourrasque non plus. » Mais on peut toujours essayer de colmater les brèches, pour empêcher le vent de s'y engouffrer.
MP
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