L'aube fleurie

L'aube fleurie

Au bord du quai

Et qu’importe d’où sont venus ceux qui s’en vont,

S’ils entendent toujours un cri profond

Au carrefour des doutes !

Mon corps est lourd, mon corps est las,

Je veux rester, je ne peux pas ;

L’âpre univers est un tissu de routes

Tramé de vent et de lumière ;

Mieux vaut partir, sans aboutir,

Que de s’asseoir, même vainqueur, le soir,

Devant son oeuvre coutumière,

Avec, en son coeur morne, une vie

Qui cesse de bondir au-delà de la vie.


Emile Verhaeren, Les visages de la vie



23/01/2013
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