L'aube fleurie

Je vois des religieux de confessions diverses, dire : ma religion est la vraie voie, venez me rejoindre, vous tous qui aimez Dieu.

Je vois dans les églises des extrémistes prôner la guerre, la suprématie d'une race sur une autre, ou encore l'isolement, le repli égoïste sur soi.

On tient parfois, au sein même des églises, des propos racistes, sexistes ou xénophobes, pour mieux asseoir quelque dogme provenant prétendument de Dieu. Et l'on se permet ensuite de donner des leçons d'amour ? Mais où se trouve l'amour en tout cela ?

Qui es-tu pour juger de la vérité ? Qui es-tu pour me dire qui je dois prier, comment je dois prier, qui je dois vénérer ou craindre ?

Je vois  des êtres emplis de douceur, qui n'éprouvent aucun besoin de s'agenouiller devant quelque saint que ce soit, ni celui de psalmodier quelque chant liturgique, mais qui s'émerveillent à la vue d'une biche croisée sur leur chemin, du chant mélodieux d'un oiseau, ou de la communion merveilleuse d'une mère et de son nourrisson tétant son sein, des êtres qui offrent un sourire et tendent une main généreuse, aussi  bien à un être humain qu'à un oiseau tombé du nid. Ces êtres là sont religieux sans y penser, sans en faire étalage et sans orgueil déplacé.

L'amour ne se trouve pas plus ici ou là, dans un espace extérieur à toi, pas plus dans une église que dans une prairie ou un bois. Il est en toi ou il n'est pas. Et s'il est en toi, il ne te commande pas la méfiance, la haine, la trahison ou la vengeance. Il t'invite à  aller vers l'autre, quelque soit  sa différence, et à prendre soin de sa vie comme de la tienne.

Ne cherche plus à l'extérieur ce qui est en toi.

Ne perds plus de temps à vouloir découvrir qui a raison ou qui a tort,

qui tu dois croire ou suivre.

Aime, tout simplement.

Aime vraiment.

Et le mystère s'éclaircira...

M