L'aube fleurie

L'aube fleurie

Rose ou chardon ?

L’énergie est neutre. Elle sert la haine autant que l’amour, tout comme le vent pousse en avant les chardons autant que les pétales de rose. Le vent ne se demande pas sur quoi il souffle. Le vent est, et sa nature est de souffler. Ce qui fait la différence, c’est le choix de l’homme d’être un chardon qui va piquer et blesser ceux qui se trouveront sur son passage, plus ou moins gravement selon la force du vent, ou bien le pétale de rose qui va leur caresser la joue et parfumer leurs cheveux.

 

Mais ce qui doit précéder ce choix, faute de quoi il ne peut y avoir de choix, c’est la conscience d’être. Et la conscience d’être ne peut advenir que dans l’instant présent, dépouillé de tout ce qui ne peut servir la réalisation de soi.  (Rumination du passé, rancune, désir de vengeance, tristesse, peur de l’avenir…) La conscience d’être et les choix que l’on fait ensuite sont importants à double-titre : d’abord parce qu’ils sont source de liberté et de sérénité, ensuite parce qu’ils sont salvateurs pour la terre et l’humanité.

 

Car la pollution extérieure qui menace notre monde est liée à la pollution intérieure. Comme l’écrit très justement Eckart Tolle : « La pollution de la planète n’est qu’en reflet extérieur d’une pollution psychique intérieure, celle de millions d’individus inconscients qui ne prennent pas la responsabilité de leur vie intérieure. » Le destin de notre planète dépend entièrement de nos prises de conscience individuelles, de nos choix individuels.

 

Nous devons constamment nous réapproprier le présent, à chaque  instant pris en otage par les spectres du passé ou la peur du futur. L’instant nous appartient, l’instant est nôtre. Vivons-le, respectons-le, honorons-le, goûtons-en chaque fruit, humons-en chaque parfum. Puis, occupons-nous de régler les problèmes du présent en oubliant ceux du passé ou les futurs envisageables. D’ailleurs, est-il possible de régler dans l’instant les problèmes du passé ou ceux du futur, puisque les uns n’existent plus et que les autres n’existent pas encore ?

 

On ne peut être malheureux quand on est totalement dans le présent, c’est-à-dire quand on a réussi à vider complètement son esprit des peurs anciennes, des culpabilités anciennes, des déceptions anciennes, mais aussi des angoisses anticipées de l’avenir, pour peu qu’aucun problème, maladie ou accident ne survienne dans l’instant.  Faites-en l’expérience : installez-vous confortablement dans un endroit paisible et ne pensez à rien. Laissez simplement venir à vous les sensations. Lorsqu’une pensée que vous n’avez pas invitée s’impose à votre conscience, ne cherchez pas à la combattre mais ne l’invitez pas non plus à rester. Regardez-là passer tranquillement et repartir comme elle est venue, comme vous regarderiez passer un nuage dans le ciel d’azur. Puis reprenez l’instant. Prenez conscience de ce que vous pouvez voir autour de vous et remerciez la vie de cette opportunité. Sentez les parfums, goûtez l’air en le respirant à pleins poumons, écoutez les chants d’oiseaux mais aussi les chants d’hommes (même si, parfois, ils parviennent de la musique désagréable d’une tondeuse à gazon). Car il s’agit là de la mélodie parfaite, la mélodie des hommes, qui vivent, qui communiquent, qui échangent. Touchez la vie de toutes les fibres de votre être.

 

Et maintenant, où est passée votre tristesse ? Où est passé votre remords ? Où est passée votre souffrance ?  

 

Bien sûr, il serait illusoire d’espérer chasser définitivement les pensées de tristesse ou de colère envers ceux qui vous ont fait souffrir, ou les pensées de culpabilité et de mal-être pour ceux que vous avez fait souffrir. Ce serait trop simple et dans le second cas, trop injuste envers ceux qui n’ont pas réussi à se libérer de cette souffrance que vous leur avez infligée.

 

Si vous vous sentez coupable envers quelqu’un (et que vous ayez de véritables raisons de l’être), allez voir cette personne, présentez-lui vos excuses et demandez-lui de vous pardonner. Si la faute est trop grave, il s’ensuivra les conséquences inévitables, car il faut en passer par là, la liberté est à ce prix, celle de la personne que vous avez fait souffrir et la vôtre.

 

Si quelqu’un vous a fait souffrir par le passé et que vous vous en soyez sortis indemne malgré tout, pardonnez à cette personne, dans le secret de votre cœur, même si celle-ci ne vous a jamais présenté aucune excuse. Votre liberté et votre sérénité sont à ce prix. Que cette personne souffre ou ne souffre pas de vous avoir blessé, c’est son affaire et non la vôtre. Elle ne doit pas être très heureuse elle-même si un jour, elle a fait ce choix terrible de vous faire mal. Comme l’écrit encore Eckart Tolle : «Comment est-il possible que les humains aient tué plus de cent millions de leurs semblables au XXème siècle seulement ? Le fait que les humains se soient infligé mutuellement une souffrance d’une telle ampleur dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Et c’est sans tenir compte de la violence mentale, émotionnelle et physique, de la torture, de la douleur et de la cruauté qu’ils continuent chaque jour de faire subir à leurs pairs et à d’autres êtres vivants. Agissent-il ainsi parce qu’ils sont en contact avec leur état naturel de bien-être ou leur joie de vivre ? Bien sûr que non. Seuls des gens qui se trouvent dans un profond état négatif, qui se sentent vraiment très mal, peuvent créer une telle réalité et ainsi refléter leur état intérieur. »

 

Quand vous avez réglé vos problèmes avec le passé et vous êtes ainsi libérés de vos chaînes, reprenez votre vie à zéro. Faites table rase de tout ce qui, jusqu’à ce jour, vous a empêchés d’être libres. Lâchez la folie du monde et devenez des dieux, des dieux qui travaillent à leur propre liberté, tout en préservant celle de leurs concitoyens, pour le bonheur de chacun et l’harmonie de l’ensemble.

 

Il nous faut maintenant construire un monde de paix, où l’amour retrouvé empêchera la haine d’exister. La haine n’existe pas en tant que telle. La haine est l’absence d’amour et se nourrit de cette absence.

Aimer la vie, les hommes, la nature, est le seul moyen d’y échapper et de rester vivant.

 

Namasté !



07/05/2011
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