L'aube fleurie

L'aube fleurie

Regardez-moi vraiment

Je ne suis pas très grand et pourtant je fais peur.

Je ne suis pas méchant, ne porte pas malheur.

Je suis pourtant mignon avec mon doux pelage,

Mes petits yeux marron et ma moustache sage.

 

Je furète et respire, au printemps, les parfums.

Tout ce que je désire est là dans ces refrains

Que les oiseaux heureux entonnent au matin,

Entraînant avec eux le bonheur des humains.

 

Si j'étais la belette ou la jolie hermine,

On m'aimerait peut-être, admirerait ma mine,

Mais voilà je suis moi et mon nom me trahit,

Du plus profond des bois aux jardins interdits.

 

Allez savoir pourquoi on m'évite, on me fuit,

Et me prête parfois de noirs instincts maudits.

Les poètes m'oublient, préférant versifier

Sur la belle perdrix ou le lièvre des prés.

 

Pourtant, regardez-moi, regardez-moi vraiment.

Je suis juste un p'tit rat, un petit rat des champs.

Je ne vous mordrai pas, sachez-le à présent.

Ne pressez plus le pas, rebutés et méfiants.

 

Si vous me regardez, au détour d'un chemin

Où vous me croiserez au hasard du destin,

Peut-être verrez-vous, étonnés, attendris,

Sans plus aucun dégoût, mon œil qui vous sourit.

 

 

 



30/03/2017
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