L'aube fleurie

On ne fait pas pousser une rose en coupant ses racines,

on ne facilite pas son oxygénation en la recouvrant d’un sac,

sa fertilisation en laissant mourir les abeilles,

sa croissance, en inoculant des toxines à la terre qui l’abrite,

sa santé, en versant du poison dans l’air,

sa beauté, sans ajouter quelque engrais nourrissant à la terre.

La rose est vivante.

Pour qu’elle resplendisse et soit heureuse,

il faut lui offrir ce qui lui est nécessaire

et en prendre soin quotidiennement,

pour qu'elle subsiste sereinement,

en la société des roses...

Il en est de même dans la société des hommes. La rose, c’est l’être humain. Sans un environnement pur, il ne peut naître. Si l’on détruit autour de lui, toutes les chances de vivre normalement, dans le respect et la dignité, il s’asphyxie.

Si on le prive des éléments sains et naturels nécessaires à sa survie, et qu’on les remplace par des produits toxiques, créés artificiellement, et dont on l’oblige ensuite à se nourrir, il cesse de croître et de se reproduire.

Si on le force à inhaler la fumée de particules nocives, nées de la surproduction de poisons, il en perd la santé.

Si l’on ne veille pas, chaque jour, à verser sur sa vie, l’engrais de la justice, de l’égalité des chances, du respect, de la solidarité, de la démocratie, il s’étiole et finit par mourir.

Son esprit meurt bien avant son corps, et comme c’est l’esprit qui commande au corps…

Quand le processus est engagé, il devient irréversible. L’homme va vers sa fin et l’humanité aussi.

Mesdames et Messieurs les politiques, qui, en ce moment, courrez en tous sens, pour parvenir jusqu’à ce siège où vous rêvez de vous asseoir, n’hésitant pas, à l’occasion, à poser des pièges et des barrières sur le chemin, pour tous ces adversaires qui tentent d’y accéder aussi, vous feriez bien mieux de réfléchir, ensemble, au destin de la rose, dans une humanité dépourvue d’humanité…

Martine PV