L'aube fleurie

L'aube fleurie

La maladie du changement

N’avez-vous jamais remarqué qu’à trop vouloir changer les choses qui fonctionnent, on en arrive parfois à l’inverse de ce que l’on souhaitait obtenir ? Très vite, au lieu de fonctionner mieux, ou de rapporter plus, ces choses finissent par péricliter, jusqu’à ne plus marcher du tout. Ceci peut s’observer dans tous les domaines de la vie, qu’il s’agisse de la vie privée ou de la vie publique, du milieu familial, professionnel, social, éducatif, sportif, politique, industriel, financier… ou même du domaine des loisirs !

 

Pour ma part, je pense que cette maladie du changement pour le changement est l’un des fléaux de notre siècle. Le terme vous paraît-il un peu trop fort ? Et bien j’irai même plus loin, je dirais que cette maladie est en partie responsable de la faillite de l’un ou l’autre de ces domaines.

 

Un jour, il faudra que l’on m’explique ce besoin irrationnel et permanent qu’ont les hommes de vouloir tout le temps modifier ce qui fonctionne, simplement pour suivre une nouvelle mode, satisfaire leur propre ego ou justifier leur salaire, sans jamais avoir sollicité l’avis de quiconque auparavant. Cela va parfois très loin, car il peut s’agir d’un banal changement d’organisation des rayons dans un supermarché, en passant par une méthode éducative totalement nouvelle (rappelez-vous cette fameuse méthode de lecture globale qui, à une époque, fut imposée aux enseignants comme aux élèves, avec toutes les répercussions que nous déplorons aujourd’hui), jusqu’à la réorganisation complète d’un service dans une grande entreprise jusqu’alors florissante, ou l’implantation d’un nouveau logiciel soi-disant plus performant, quand l’ancien était tout à fait satisfaisant.

 

Certains me rétorqueront certainement qu’il faut vivre avec son temps et suivre le flux incessant de la technologie, pour pouvoir rester concurrentiel et à la pointe du progrès. Et là, je réponds : d’accord, je veux bien admettre qu’il faille vivre avec son temps, mais pourquoi ? Quel est le but ultime de tout cela ?

 

Selon mon avis, le seul changement qui vaille la peine d’autant d’efforts physiques et intellectuels pour modifier ce qui existe, est celui qui vise à améliorer la condition humaine et tout ce qui gravite autour : les conditions de vie, l’accès à l’alimentation pour tous, au logement pour tous, à l’éducation pour tous, l’accès aux moyens de transport, aux moyens technologiques, à la santé, au sport, aux loisirs… à tout ce qui contribue à la liberté et à l’égalité pour tous.

 

Mais quand on a réussi à créer un équilibre et une harmonie dans quelque domaine que ce soit, pourquoi vouloir tout changer, tout bouleverser, alors que personne n’en ressent le besoin et que rien ne le justifie, hormis le caprice de celui qui en a eu l’idée ?

 

Autre point selon moi capital, qui pourtant est bien souvent et volontairement occulté : pour qu’un changement réellement important intervienne et perdure, il faut qu’il ait été désiré et choisi par le plus grand nombre, puis envisagé et pesé collectivement, et non imposé de manière arbitraire par une ou quelques personnes défendant leurs intérêts particuliers.

 

M



03/12/2013
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