L'aube fleurie

L'aube fleurie

Bonne fête des Grand-mères !

 

 

À toi, Grand-mère...

 

 

 

Nous venions de très loin, pour les grandes vacances,

Nous, enfants de la ville aux boulevards pollués.

Nous partions le matin, vers notre transhumance,

Joyeux et volubiles, vers les prés et les blés.

 

Ton doux regard humide, au seuil de ta maison,

Où tu nous attendais, en fin d’après-midi,

En nos cœurs intrépides, posait une chanson,

Un air qui, plus jamais, n'allait quitter nos vies.

 

Tes petits bras graciles nous enserraient très fort,

Comme se soulageant d’un manque de tendresse.

Branchages et pistils en frémissent encore,

Tout ce qui est vivant en conte l’allégresse.

 

Car c’est de pur amour qu’il s’agissait alors,

De cet amour vibrant qui ne mourra jamais,

De cet amours-velours qui brille comme l’or,

De cet amour vivant, de cet amour parfait,

 

Qui se moque du temps, qui se moque de l’âge,

Qui ne vous juge pas, ne vous condamne pas,

Étrange battement de la vie en partage,

Qui guidera vos pas dans le noir et le froid.

 

Tout au long de ces jours où le soleil brillait

Sur nos jeux innocents, nos rires enfantins,

Quand nous faisions le tour des jardins et des prés,

Courant et sautillant dans l’herbe et dans le foin,

 

Faisant mille bêtises, spontanés, insouciants,

Comme il convient à l’âge où l’on expérimente,

Où l’aventure exquise aiguise le présent,

Joyeux apprentissage, équipée passionnante,

 

Ton œil nous souriait, malicieux, bienveillant,

Il nous pardonnait tout, lui qui savait la vie,

Ses songes et ses secrets, ses nuits et ses tourments,

Ses sombres rendez-vous, désirs inassouvis,

 

Ses troubles et ses mystères assombrissant la lune,

Ses vagues déferlantes au lit de nos espoirs…

Alors merci grand-mère, pour l’immense fortune

Que ton cœur de battante a légué à l’histoire.

 

Quand nous quittions la ferme, où tu vivais tes jours,

Près de ton compagnon, travailleur solitaire,

A l’esprit en bohème, au cœur de troubadour,

Au seuil de ta maison, coulait ta peine amère.

 

Coulait la mienne aussi, des kilomètres après

Que le dernier baiser de ta main qui tremblait

Devienne tout petit, s’enfuie dans les cyprès

Et vienne se graver en mon cœur qui saignait.

 

Aujourd’hui tu n’es plus, pourtant je pleure encore,

Quand je repense à toi, à ton cœur de princesse,

Et je suis tout émue quand ton sourire d’or

M’apparaît en un toit d’amour et de tendresse.

 

Mais les jours de brouillard, quand la nuit se dessine,

Que les spectres, sans bruit, troublent mes blancs matins,

Je revois ton regard, sa douceur angevine,

De nouveau je souris, et la vie m’appartient.

 

La fête des grand-mères, pour moi c’est tous les jours,

Chaque atome de moi contient ton souvenir,

Chaque geste d’hier me parle de l’amour,

Me démontre sa loi, ses couleurs, son empire.

 

Mais : un jour et une heure à toutes les grand-mères,

Pour tout l’amour donné, pour tout l’amour reçu.

Alors, de tout mon cœur, bonne fête grand-mère !

Que ton sourire aimé rayonne dans les nues.

 

 

Ta "petite" Martine

 

 

 

 

 

Aujourd'hui, c'est la fête des grand-mères.

 

Ce regard qui cherche le sourire de votre grand-mère,  ce sourire qui affleure à vos lèvres quand vous pensez à son regard, cette caresse dont vos doigts veulent imprimer ses tempes ridées, cette pensée, ce poème qu’elle vous inspire, ce bouquet de fleurs par lequel vous voulez lui témoigner votre affection, offrez-les lui aujourd'hui, de tout votre cœur, de tout votre être… si vous avez la chance de l’avoir encore près de vous.

 

Aimez-là de son vivant. Car c’est l’amour que vous lui donnez, qui aujourd’hui, éclaire ses jours.

 

Peut-être n'est-elle plus là pour vous, peut-être n’avez-vous pas, n’avez-vous jamais eu la chance de la connaître et de vous nourrir de son amour. Mais n'existe-t-il pas, n'a-t-il jamais existé, dans votre vie, une personne dont les mots, les gestes tendres, sincères et désintéressés, représente pour vous cet amour pur, profond et inconditionnel, qui vous a bercé, au moins quelques minutes de votre vie ?

 

Goûtez cette sensation de joie insouciante et de liberté, qui vous vient en pensant à cette personne. Remerciez-là franchement lorsque vous la verrez, ou intérieurement, dans le secret de votre cœur, si elle n’est plus de ce monde. Remerciez-là pour cet amour de la vie qu’elle a planté en vous à jamais, cet amour que vous n’oublierez pas et qui sera le socle où s’accrocheront vos pas, juste avant votre envol vers la liberté, puis lors de vos escales apaisantes, quand les vents seront trop violents et qu'ils vous feront perdre le Nord.

 

Deux personnes ont tenu une place très importante dans ma vie, et représentent encore pour moi, aujourd’hui, des modèles d’amour parfait - même si je suis bien consciente que la perfection n’est pas de ce monde - Mais pour moi, leur amour était parfait. Car il ne m’a laissé d’autre sentiment, lorsque je pense à ces femmes merveilleuses qui me l'ont donné, que celui de plénitude. L’une de ces personnes était ma grand-tante maternelle, l’autre était ma grand-mère paternelle, à qui je dédie aujourd’hui le poème que vous venez de lire.

 

Je crois vraiment que ces figures maternelles qui un jour ont ensoleillé nos instants, aussi rares aient-il été, sont et demeurent encore, longtemps après leur mort, nos bastions de vie.

Alors, ne ratons pas aujourd’hui, quand il en est encore temps, l’occasion de leur démontrer notre affection.

 

Bonne fête à toutes les Grand-mères !

 

 

 

 

 

 

 

 

 Mais n'oubliez pas, les grand-mères d'aujourd'hui ont du ressort ! :D

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



02/03/2012
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